"Calamity" (1980), réalisé par la cinéaste tchèque Věra Chytilová, est un film qui se distingue par son style narratif unique et le regard critique qu'il porte sur le comportement humain et les normes sociétales. Connue pour sa contribution au mouvement de la Nouvelle Vague tchèque, Chytilová élabore dans Calamity un récit qui mêle la folie humaine à l'absurdité de la vie quotidienne. Le directeur de la photographie Ivan Šlapeta et le monteur Jiří Brožek sont en grande partie responsables de l'aspect nerveux et provocateur du film.
Un jeune homme, Honza Dostál (Bolek Polívka), abandonne de son plein gré ses études universitaires pour trouver enfin un vrai travail. Il s'engage dans les chemins de fer pour devenir conducteur de train. Au cours des premières semaines de sa "vraie vie", il connaît une série de petits désastres personnels avec presque tous ceux qu'il rencontre, mais surtout avec trois femmes étranges : une coureuse de luge amateur, Majka, un chirurgien en chef et une chef de train maladroite, Květa. Mais ce n'est rien comparé au moment où, lors de son premier voyage en train en solitaire, il se retrouve coincé dans une congère, puis sous une masse de neige effondrée.
Chytilová, dont le père était propriétaire d'un restaurant de gare, a créé une œuvre authentiquement impressionnante, pleine de "phrases" anti-régime à double sens. En outre, non seulement le héros Honza Dostál, mais aussi plusieurs autres personnages se retrouvent dans une situation "catastrophique" qui, dans la scène finale dans le train enneigé, se révèle être un problème commun à l'ensemble de la société.
Les coulisses :
- La scène finale, lorsque l'avalanche s'abat sur le train, n'a pas été tournée en une seule prise continue. Avant qu'elle ne soit terminée, une autre interdiction est entrée en vigueur, de sorte que la scène a dû être tournée en été et que de la mousse anti-incendie a été utilisée à la place de la neige.
- Les intérieurs du train englouti ont été filmés sur un toit de train modifié composé de 10 cheminées pour ventiler les lampes d'éclairage dans l'habitacle, car les ampoules à incandescence ne suffisaient pas aux cinéastes, et à l'intérieur, ils ont allumé des halogènes qui ont surchauffé l'air.
- En raison des règles encore en vigueur aujourd'hui, toutes les scènes où Bolek Polívka conduit le train ont été résolues par Věra Chytilová à l'aide d'une astuce simple : soit le train était tiré par un autre train et il tenait le volant dans ses mains, soit, si le plan ne le permettait pas, il s'asseyait sur le siège du conducteur, mais les mains appartenaient à l'un des cheminots expérimentés qui participaient au tournage.
- La locomotive dans laquelle le protagoniste se retrouve coincé sur la voie est une M 131.1, surnommée "Hurvínek".
