En raison du sabotage de câbles essentiels à la circulation des trains, la Deutsche Bahn a dû interrompre le trafic ferroviaire dans le nord du pays pendant près de trois heures samedi dernier. Le sabotage a provoqué une panne généralisée de la radio GSM-R, un réseau radio utilisé par les chemins de fer dans le nord de l'Allemagne. Ce réseau sert non seulement aux communications radio entre les centres de contrôle et les trains, mais aussi à la transmission numérique des données horaires. Les connexions filaires GSM-R ont été coupées. Elles sont utilisées pour la communication entre les centres de contrôle qui gèrent le trafic ferroviaire et les trains, et sont donc indispensables à la fluidité du trafic ferroviaire. Les autorités compétentes en matière de sécurité ont ouvert une enquête.
Selon les informations dont disposent les enquêteurs, les câbles ont été sectionnés près de Berlin et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, sites distants de 440 kilomètres. On ne sait pas encore qui est à l'origine du sabotage ni quelles sont ses motivations. La police envisage donc plusieurs possibilités dans le cadre de son enquête. "Le fait qu'une attaque contre une infrastructure critique nécessitant une quantité considérable d'informations privilégiées ait eu lieu presque simultanément sur deux sites différents en Allemagne montre un niveau d'organisation de la part des attaquants que nous n'avons pas encore rencontré sous cette forme", a commenté à RedaktionsNetzwerk Deutschland Thorsten Frei, chef de faction parlementaire de la CDU/CSU.
L'une des options examinées était la possibilité d'une attaque ciblée par une puissance étrangère, comme dans le cas du sabotage du gazoduc Nord Stream. Les infrastructures critiques des États membres de l'UE pourraient ainsi être menacées dans le contexte de la guerre en Ukraine, et la Russie pourrait avoir intérêt à semer la panique en Europe. Toutefois, la police criminelle allemande a déclaré lundi que le terrorisme ou un État étranger n'était pas à l'origine de l'incident. La police a indiqué que son unité de protection de l'État menait l'enquête et qu'une motivation politique était également examinée. Elle n'a pas précisé quelle pourrait être cette motivation spécifique.
