Le fret ferroviaire dans les corridors alpins est confronté à des obstacles importants, car deux tunnels clés - le Fréjus et le tunnel de base du Saint-Gothard (GBT) - restent partiellement ou totalement fermés, ce qui perturbe des itinéraires logistiques essentiels. Le tunnel du Fréjus, qui a subi un glissement de terrain en août, devrait rester fermé jusqu'à la fin de l'année 2024. Dans le même temps, le GBT, qui a été partiellement fermé à la suite d'un déraillement le même mois, ne devrait pas être pleinement opérationnel avant septembre 2024. Ces fermetures ont un impact significatif sur les opérateurs de fret ferroviaire et le secteur dans son ensemble, nécessitant des mesures de soutien stratégique pour atténuer les effets négatifs.
Dirk Stahl, président de l'ERFA, a déclaré : "Le trafic de marchandises transalpin est extrêmement dépendant des tunnels ferroviaires. La fermeture d'un tunnel, et a fortiori de deux, crée des difficultés considérables pour maintenir le transport de marchandises. Ce qui est important maintenant, c'est que les travaux de réouverture du tunnel se poursuivent. En outre, l'attribution prioritaire de la capacité restante au fret ferroviaire, ainsi que la réduction à court terme des redevances d'accès aux voies, sont essentielles pour garantir que les fermetures ne causent pas de dommages durables au secteur du fret ferroviaire dans la région".
Près de 170 millions de tonnes de marchandises traversent chaque année les cols alpins vers l'Autriche, la Suisse et la France par voie ferroviaire. Un réacheminement efficace du trafic en cas de défaillance totale de l'axe reste improbable, notamment en raison des problèmes d'interopérabilité.
Le coût direct de ces fermetures pour les opérateurs ferroviaires italiens est estimé à environ 50 millions d'euros par an, les estimations à long terme s'élevant à 140 millions d'euros supplémentaires. Le secteur logistique italien étant fortement tributaire du rail pour plus de 30 % de son trafic de marchandises dans les corridors alpins, ces fermetures ont provoqué des tensions à l'échelle du système qui ont affecté l'ensemble du réseau de fret et de logistique ferroviaires. Les tunnels du Fréjus et du Saint-Gothard sont des axes clés de la logistique européenne.
Les principales mesures proposées par l'ERFA sont les suivantes
- Réouverture rapide des tunnels du Fréjus et du GBT grâce à des efforts financiers et opérationnels concertés de la part des sociétés d'infrastructure et des autorités nationales.
- Donner la priorité au fret ferroviaire en cas de contraintes de capacité pour assurer l'approvisionnement logistique de l'économie européenne.
- Examiner au niveau international les travaux de construction prévus afin de garantir les capacités et d'explorer des itinéraires alternatifs pour atténuer l'impact des retards.
- Le gel ou la révision des redevances d'accès aux voies pour soutenir le fret ferroviaire, en particulier en Italie où des pertes de revenus sont attendues à la suite des fermetures.
- Soutien économique ad hoc aux entreprises de fret ferroviaire touchées par ces fermetures.
"Lorsque les clients sont contraints de passer à d'autres modes de transport pendant 18 mois, il est difficile de les faire revenir. Les mois à venir seront extrêmement difficiles pour le secteur du fret ferroviaire dans la région", a déclaré Silvia De Rocchi, directrice des affaires réglementaires de Captrain Italia.
